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Télétravail en EPLE : une utopie ?
jeudi 26 novembre 2020
Au Bulletin Officiel de l’Education Nationale n°45 du 26 novembre 2020, est parue l’instruction du 16/11/2020 portant sur la prise en compte de l’épidémie de Covid-19 dans les services et les établissements du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports.
En préambule, il est précisé que "Les services et les établissements doivent veiller à la santé et à la sécurité des personnels, qui sont appelés, sous les réserves précisées dans la présente instruction, à travailler sur leur lieu habituel de travail, afin d’assurer la continuité du service public de l’Éducation nationale."
Et la partie I intitulée Poursuite des missions des services administratifs par déploiement du télétravail précise ceci : " Dans les services administratifs, le télétravail doit être déployé chaque fois qu’il est possible. Le travail à distance participe en effet à la démarche de prévention du risque d’infection au virus en limitant l’affluence dans les transports en commun et la présence dans les bureaux et espaces partagés."
Un paragraphe spécifique est même consacré aux personnels dont les fonctions peuvent être exercées entièrement à distance : "Ces personnels doivent impérativement être placés en télétravail jusqu’à cinq jours par semaine. Dans ce contexte, il est essentiel de porter une attention particulière aux conditions matérielles d’exercice et à l’accompagnement des agents placés en situation de travail à distance. Une attention particulière doit être apportée par l’encadrement au maintien des liens au sein du collectif de travail et à la prévention des risques liés à l’isolement."
Dans les agences comptables, un certain nombre de personnels répondent à cette définition. A tout le moins, si certaines tâches ne pourraient être effectuées en télétravail, il est précisé que " l’organisation du service doit permettre de réduire au maximum le temps de présence pour l’exécution des tâches qui ne peuvent être réalisées en travail à distance. Il revient en conséquence aux académies de définir des organisations de travail tenant pleinement compte de ces mesures."
Or, que constate-t-on en académie ? Des refus quasi systématiques de l’organisation du travail en EPLE, en arguant de la sécurité informatique. A tel point que lors du premier confinement, certains collègues se sont retrouvés seuls en établissement à devoir assurer l’ensemble des tâches comptables, pour assurer la continuité du Service public. Certains ont pu parler de maltraitance institutionnelle.
Or, il est tout à fait possible et envisageable d’organiser le télétravail avec les outils actuels, en toute sécurité, avec l’accès à l’ensemble de nos outils : GFC, EFCI, etc...
Cela a été fait dans certaines académies avec le concours précieux des services informatiques des collectivités. Quelle inégalité de traitement sur les territoires, faute d’harmonisation nationale !
A l’heure où la crise sanitaire nous pousse à faire preuve de créativité et d’innovation, où on encourage les EPLE à développer dématérialisation et téléservices, il est fâcheux que certaines académies adoptent un refus de principe au développement du télétravail pour les personnels en EPLE.
Espérons donc que cette instruction officielle soit finalement suivie d’effet sur le terrain et que ces oppositions de principe puissent être surmontées. Le Service public a tout à y gagner.